Une école qui ne tient pas compte, dans ses pratiques, du fonctionnement du cerveau. Non seulement, elle laisse des millions de cerveaux sous-développés, mais, en raison du stress chronique dû aux épreuves mal préparées, elle cause des millions de cerveaux définitivement meurtris, en particulier au niveau de l'hippocampe, seul capable de neurogénèse. Dans les conditions actuelles, l'école malmène un grand nombre d'élèves et c'est inacceptable. L'école à deux vitesses... Trop d'écart entre les "sachants" et les "subissants". Or, la véritable richesse d'un pays, ce sont les capacités cognitives et les savoir-faire de tous ses habitants. L'équilibre du pays en dépend directement. Un système éducatif qui, à l'évidence, privilégie les enseignants au détriment des élèves. Avec des professeurs qui constituent un puissant groupe de pression, intouchable. "Dont le premier objectif est d'obtenir des heures, le plus d'heures possible dans chaque discipline ! Le second est de se voir reconnaître un poids suffisant dans le baccalauréat". Comme l'écrit, avec raison, François de Closets. Et les élèves croulent sous des programmes démentiels et des horaires insensés. Dont il ne restera pas grand-chose quelques années plus tard. Trop souvent, un enseignement frontal en fâcheuse inadéquation avec les véritables capacités d'enregistrement d'une majorité d'élèves. "Ici, l'on peut gâter un homme sans qu'il n'en coûte rien...", comme l'écrivait Molière dans Le malade imaginaire. Et, conséquemment, beaucoup d'enseignants, également, sont à la peine et vivent un métier vraiment difficile. "Maladroit, prisonnier d'un système qui le contraint à agir en dépit du bon sens, il n'a pas l'opinion publique pour lui. Sa mission semble impossible. Sa position intenable". Tiré du livre Changer l'école, un pari possible de Robert Baehrel et Walter Henderson. Dans le même temps, des millions d'apprentis suisses, allemands, autrichiens, entre autres, sont à 20 ans, qualifiés, responsables, autonomes et participent pleinement à la réussite des entreprises outre-Rhin. De plus, des passerelles leur offrent l'opportunité d'entrer à l'université pour parfaire leurs connaissances. En Ecosse, les "Community schools", bien équipés, accueillent et accompagnent les ados des quartiers difficiles où les taux de chômage sont élevés. A York, tous les élèves étudient, de manière autonome et différenciée, à l'aide de fiches de travail adaptées à leurs niveaux, dans des centres de documentation bien achalandés. Des questionnaires à disposition permettent de tester régulièrement les connaissances acquises, à l'abri du regard d'autrui, en toute honnêteté. Personne ne triche. Les élèves veulent savoir exactement où ils en sont. Le cours frontal n'existe plus en Grande-Bretabne depuis 1960. Le baccalauréat y est à unités capitalisables, c'est-à-dire, qu'on peut passer les épreuves sur plusieurs années et bien s'y préparer. En Italie, les classes ne doivent pas dépasser 24 élèves. A l'Ecole Européenne de Munich, si vous vous contentez de faire vos cours, sans plus, vous êtes rapidement viré, sans ménagement. Il faut s'investir, innover, participer pleinement à la vie de l'établissement, pour le plus grand bonheur de tous et le succès des élèves, dont la motivation est là, bien assurée. Bien sûr, cela suppose de dépasser largement les trente-cinq heures. Au Canada, les départements scientifiques des universités sont souvent financièrement autonomes parce que l'industrie leur confie des travaux de recherche bien rémunérés, c'est-à-dire que les universités travaillent pour le privé et gagnent ainsi de l'argent. En Suisse, l'enseignement est complètement géré au niveau cantonal, à la satisfaction de tous. En Allemagne, il l'est au niveau des Länder. Les futurs enseignants y étudient autant la psychologie que les deux matières qu'ils auront à enseigner. Mathématiques et histoire par exemple. Dans de nombreux pays, les enfants sont heureux d'aller à l'école et pas seulement pour retrouver copains et copines. Qu'y a-t-il à redire à cela et qu'attend-t-on pour faire pareil ? Il faut absolument casser notre immobilisme intolérable, causé par nos politiques coincés dans leurs jeux de rôle, lutter contre ceux, les nantis, qui veulent que rien ne change et s'obstinent à maintenir la société en l'état, avec son clivage social. Que de controverses qui empêchent toute avancée raisonnable et légitime. Nous avons des devoirs envers les générations futures ! Changer l'école, c'est possible ! Cependant, en conclusion, pour envisager plus positivement l'avenir, il nous faut absolument souligner l'importance des formations méritoires qui mènent aux BTS ou aux DUT. Le BTS, Brevet de Technicien Supérieur, et le BTSA, Brevet de technicien Supérieur Agricole, se préparent en alternance sur deux ans après le baccalauréat. Les BTS restent un moyen relativement rapide d'accéder à une bonne qualification professionnelle. Et les élèves y sont bien motivés. Bravo ! Les IUT, Instituts Universitaires de Technologie, préparent leurs étudiants à la fois à une insertion professionnelle immédiate, à Bac+2 ou à Bac+3, et à la poursuite d'études longues, en France ou à l'étranger. "Avec des diplômes construits à la fois par des universitaires et par des professionnels, les IUT offrent aux étudiants des connaissances pluridisciplinaires solides et des compétences professionnelles précises pour réussir intelligemment dans l'enseignement supérieur et répondre efficacement aux besoins des entreprises. Avec l'IUT, vous pouvez intégrer l'université tout en entrant dans la réalité". Bernard Lickel, Président de l'Assemblée des Directeurs d'IUT. (Retour au menu) |
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