Vous dites démocratie ? "Demokratie hat niemals existiert", Peter SCHOLL-LATOUR Philippe DESSERTINE et Agnès VERDIER-MOLINIE disent et redisent, souvent avec une colère sincère et justifiée : "On va dans le mur. De tous les pays européens, la France est la seule à ne prendre aucune mesure d'austérité". Par ses conférences menées avec foi et brio il cherche à convaincre de la nécessité d'agir pour assurer notre avenir inévitablement mondialisé. Et Dominique REYNIE de fustiger cette vénération morbide du passé dans un usage démesuré de la commémoration et cette incapacité à regarder devant, à penser le futur et, bien sûr, à le bâtir... Mathilde LEMOINE d'ajouter que bien plus qu'ailleurs nombreux sont ceux qui sortent de l'école sans qualifications et restent donc inemployables... La cause principale de cette paralysie aux conséquences désastreuses pour le pays est bien sûr la peur de nos élus professionnels de perdre leurs positions avantageuses en préconisant des mesures impopulaires. Se faire réélire est leur unique préoccupation, quitte à faire des promesses intenables auxquelles nos concitoyens fatigués et crédules croient toujours et encore. D'ailleurs, compte-tenu des abstentions de plus en plus massives des Français dégoûtés des politiciens, on peut se demander qui représente qui ! Il est totalement anormal que les bulletins blancs des Français désireux de montrer leur désaveu ou leur désarroi ne soient pas pris en compte. A l'évidence, la démocratie est piétinée sans vergogne. Il est également important d'insister sur le fait qu'en France de nombreux politiques n'ont jamais quitté la politique-bla-bla-bla et sont déconnectés du monde du travail. Il en est de même de nos enseignants dont la plupart n'ont jamais quitté l'école. Tout ce monde qui prétend nous indiquer la direction à suivre n'a que peu le sens des réalités. Un pays géré démocratiquement avec des citoyens formés intelligemment ? Tant s'en faut ! Déjà du temps des grecs un citoyen sur dix seulement avait le droit de vote. Et, de plus, il y avait bien plus d'esclaves que de citoyens. Démocratie ? Avec des intervenants de haut niveau, l'émission "C dans l'air" nous propose des informations de qualité dans bien des domaines. La politique est souvent au centre des préoccupations. Aussi nous assistons tous les soirs à des débats ouverts à base d'informations, d'analyses critiques et de démarches logiques. Chacun y va de son argumentation, de son raisonnement cartésien, de sa logique apparemment impeccable. Caroline Roux, souveraine, mène les discussions avec brio, analyse, fait le point à tout moment, veille au grain et empêche toute prise de bec. "I am right, you are wrong". Non merci ! Ce qui est une bonne chose. Mais qui regarde régulièrement cette émission ? Mis à part les retraités de la bonne société ? Qui propose des solutions bien concrètes à offrir aux dirigeants dont le leitmotiv reste bloqué sur "La croissance, la croissance, la croissance". On dirait le Général de Gaulle sur son cabri sauteur à propos de "l'Europe". "C dans l'air" pourrait vraiment être un creuset pour des idées et des concepts novateurs. Malheureusement, peu de mots concernant la formation par exemple ! Bien trop dangereux de toucher à l'enseignement ! Sujet tabou ! Claude Allègre en a fait les frais. Et pourtant, pour créer de l'emploi, il faut avant tout des employés qualifiés. Or notre système éducatif vise l'excellence pure favorable aux enfants des élites qui sont assurément des exemples à suivre, mais qui peuvent surtout payer les cours particuliers. Mais ce système ne convient pas du tout à une grande majorité de jeunes Français qui collectionnent les mauvaises notes et les appréciations démobilisatrices. Qui n'aiment pas l'école. Qui suivent les cours contraints et forcés. Qui se retrouvent souvent poussés vers des apprentissages sans intérêt et sans lendemain. Notre école, bien plus qu'ailleurs, a une priorité évidente: scinder la société en "sachants" hautins et en "subissants" résignés qui, régulièrement, descendent bruyamment dans la rue, sans résultat. Démocratie, même chance pour tous ? Illusoire ! Alors que notre jeunesse aspire à la vie, est créative, facilement motivée, pas encore enfermée dans des bulles mentales dont il est difficile, voire impossible de sortir. Mais cette belle jeunesse est sacrifiée à l'égocentrisme des élites, à l'absence de vision à long terme, à notre incapacité à faire évoluer le système éducatif cramponné à ses façons d'enseigner ancestrales où la pensée créative est absente. La démocratie n'existe pas, n'a jamais existé ! On nous leurre... Le Suisse, l'Allemagne, l'Autriche et bien d'autres pays offrent aux jeunes des conditions d'apprentissage honorables à la hauteur des ambitions affichées. Dans les années 90, un des grands patrons de Volkswagen avait commencé sa carrière à 14 ans comme tourneur-fraiseur. Un parcours impensable en France ! Dans ces pays ce sont donc des jeunes de 20 ans bien formés qui inondent les marchés de l'emploi de leurs qualifications juvéniles, de leur enthousiasme et de leur créativité intacte. Il faut absolument interdire ces baccalauréats français tout compris qui ne valent plus rien en dessous de 16/20. "Passe ton bac d'abord". Arrêtez, vous allez couler la France ! Alors que le pays a besoin de véritables compétences en écologie, en numérique. Mais surtout en créativité, ce qui suppose de changer grandement nos manières de penser... Liberté, égalité, fraternité ? On en est loin, très loin. |
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