- Et le rôle de l'école dans cette construction cérébrale ? Malheureusement, cette Education dite nationale scinde sans pitié notre population scolaire en deux. Et cela dès la maternelle où des évaluations étiquettent et discriminent sans vergogne. Notre système éducatif français vise plus que tout autre au monde l'excellence. Mais seuls peuvent en bénéficier les enfants bien nés promis à une vie bien réglée. Suivre les cours, atteindre les niveaux imposés sont hors de portée pour des millions d'élèves. Et la généralisation des cours particuliers payants creusent encore davantage le fossé entre nantis et laissés-pour-compte. Ce système totalement inégalitaire qui convient parfaitement à nos dirigeants et à leurs enfants fait que les riches sont de plus en plus riches et honorés et que les délaissés peu qualifiés finissent par pointer à des pôles-emplois illusoires. En France, un taux de chômage particulièrement élevé et qui ne cesse de croître, c'est absolument inacceptable. Notre école en est gravement responsable, qui envoie sur le marché du travail, et bien plus qu'ailleurs, des millions de jeunes insuffisamment formés. Quant aux notes dont on parle sans cesse, les gosses des beaux quartiers les apprécient parce qu'elles sont presque toujours bonnes. Pour les enfants des bas quartiers, elles sont décourageantes et traumatisantes parce qu'elles sont presque toujours mauvaises. Dans les pays nordiques, pas d'évaluation avant 12 ans ! Et si peu de maternelles "Montessori" abordables ! Pourquoi ? - Il faut aussi dire que, partout dans le monde, la fonction de l'école imposée par les dirigeants n'est pas que l'apprentissage de la lecture, de l'écriture, des mathématiques, etc. Il s'agit avant tout de "socialiser", de discipliner, de tracer dans les jeunes cerveaux des autoroutes à suivre sans discuter. Or les jeunes esprits aiment bien vagabonder, emprunter les chemins de traverse, explorer... Que nenni, la maîtresse, le professeur se doivent d'être autoritaires. Les classes doivent marcher au pas. Entre les mains des gouvernements l'école est un instrument de conditionnement, de contrôle des esprits. Déjà en 1881, Jules Ferry, en créant l'école obligatoire et autoritaire, avait surtout en tête de former les soldats de la revanche, entraînés à obéir aveuglément aux ordres des officiers fanatisés. Les instituteurs étaient appelés les "hussards noirs" de la République. Allusion à la "Grande Guerre" qui se préparait. Dans le même temps, dans les écoles allemandes, on prônait exagérément l'amour de la patrie nouvellement créée pour résister aux animosités françaises. Là également, l'école à ses débuts a été gravement responsable des hécatombes qui ont suivi. Rappelons qu'en pays germanophones le vif ressentiment envers les Français remonte aux exactions commises outre-Rhin durant des siècles par les armées françaises de Louis XIV, de Louis XV et surtout de Napoléon. Essentiellement pour le pillage et la gloriole des patriciens vaniteux. Des millions de vies sacrifiées par quelques insensés qui veulent à tout prix leurs noms dans l'Histoire. Austerlitz, 60000 tués du côté français : "En une nuit les Françaises me les remplacent !!!" - Et le rattrapage par la formation continue ? Les formations accélérées pour recycler les chômeurs de longue durée, ça ne marche pas ! Des milliards sont gaspillés inutilement, parce que confiés à des incompétents. Quand on est délibérément mis sur la touche, que l'univers s'écroule autour de vous, que le moral est au plus bas, on n'a vraiment plus envie de se mettre aux études. Surtout quand on a depuis l'enfance une mauvaise image d'une école à l'action délétère ! "Les ravages de l'école", Etienne Pascal en parlait déjà il y a 4 siècles ! Il faut avant tout que l'école fasse son boulot et produise de la compétence et de la créativité pour tous. Sinon le pays est irrémédiablement condamné au déclin. C'est incroyable que nos élites aveuglés par leur égoïsme ne s'en rendent pas compte. D'autant qu'ils sont nombreux nos anciens élèves des Grandes Ecoles, qui ont coûté très cher aux contribuables, à ficher le camp à l'étranger où on se les arrache. Nos connaissances du cerveau s'améliorent à la vitesse V depuis quelques décennies. Nous comprenons de mieux en mieux les mécanismes de l'apprentissage. L'éducation et l'enseignement en seront bientôt assurément les grands bénéficiaires pour des générations plus raisonnables. Du moins on peut l'espérer. Et puis la circulation de l'information facilitée par l'internet et la télévision rend intolérable l'égoïsme des élites peu partageuses et assurées de vivre bien grâce à leur formation de pointe au détriment de la majorité dite silencieuse. Et puis il y a toutes ces affaires de corruption qui entachent pratiquement tous les milieux dirigeants. Pour beaucoup c'est considéré comme normal. L'éthique, ça vous dit quelque chose ? Faudra-t-il encore comme d'habitude lever des barricades ? Ou alors la troisième guerre mondiale, vu l'arrogance de certains, toujours à l'affût d'un mauvais coup, qui laissera quelques survivants plus raisonnables que nous pour gérer d'une manière enfin écologique une Terre en faillite. La vie est fractale, imprévisible, sauvage. Le chaos peut nous tomber dessus à tout moment. Aussi, vaudrait-il mieux prévenir que de tenter de réparer des dégâts devenus peut-être irrémédiables ! Secure a better future. |
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